L’art est fait pour être

montré, commenté et exporté.

 

On produit pour soi et aussi pour les autres La prise de risque qu’entraîne le regard public est une donnée importante pour franchir d’autres étapes, aller plus loin, pouvoir reproduire ses réussites

Sonia Roubacka, l'animatrice des ateliers d'écriture et théâtre de l'association, pratique depuis des années sur le mode de la construction collective. Ci-dessous, nous vous avons sélectionné trois extraits de pièces qu'elle a écrites avec des participants. Nous espérons vous démontrer, par ces courts passages, la richesse créative qui peut émaner de tout individu quel que soit son âge et sa problématique. La recette principalement en est  la confiance qui stimule l'imaginaire et l'appétit de faire.

 

 

Extrait de "La princesse et l'ogre", pièce écrite avec des enfants de 7 à 13 ans,  atelier mis en place avec l'association La cité verte à Vitry Sur Seine 

 

Musique la banquière retourne à sa place, se rassoit. Le gangster part avec l’argent et tire en l’air. La narratrice revient en sautant à la corde. La Narratrice questionne : 

 

LA NARRATRICE : Vous avez eu peur ? Pas moi. Vous n’avez pas trouvé que le gangster avait l’air plutôt gentil. Je suis sûre qu’il n’aurait pas pu faire du mal. Peut-être a-t-il été obligé de voler ? »

 

Musique : la narratrice disparaît, réapparaît le gangster. Le gangster fait un petit tour de piste avec son cheval, descend de son cheval, danse et jette des billets en l’air, et remonte sur son cheval et chevauche jusqu’au devant de la scène : 

 

LE GANGSTER : Qu’est-ce que j’ai eu peur, plus peut-être que cette pauvre banquière. Enfin, j’ai l’argent pour payer la rançon et délivrer ainsi la princesse ! Mon coup a bien marché, mais je ne ferai pas cela tous les jours. Je suis un serviteur moi pas un voleur. »

 

Musique : le serviteur repart dans les coulisses. La narratrice revient sur scène les yeux bandés, en cherchant quelqu’un dans l’espace.

 

LA NARRATRICE : Ohé, (petit arrêt, tâtonne le vide) y a quelqu’un où êtes-vous ? »

 

Elle enlève le bandeau.

 

Ils sont tous partis, je suis seule comme cette pauvre princesse dans le château très sombre de l’ogre. Celui-ci a enlevé la princesse et l’a jetée dans son horrible cachot. Il est bizarre cet ogre, il ne mange pas les enfants mais l’argent. 

 

 

 

 Extrait de « Famille, je vous haime » pièce écrite avec des usagers de drogues de 20 à 50 ans, atelier initié par le Centre de Soins Spécialisés en Toxicomanie au centre Emergence (Paris 13)

 

KARINE (deuxième fœtus) : Je sais que je suis soutenue, c’est le moment de le dire ! Je suis accompagnée depuis longtemps, très longtemps, si longtemps que je ne me pose même plus la question comment suis-je arrivée là ?  

 

LA MERE : Oh, ça bouge encore...

 

Bruitage

 

kARINE : Que se passe-t-il ? Une apocalypse, des tremblements, la fin du monde ? On m’extirpe et me tire dans tous les sens. On me découpe. C’est un crime. Je sens que c’est la fin. Tant pis !

 

TROISIEME FŒTUS : Bon, voilà la ligne d’arrivée. R’garde, r’garde je r’monte. J’vais gagner !

 

KARINE : Non, non, attends, tu vas voir. Ah c’est très serré là. Et voilà, je t’ai battu.

 

 

Extrait de « Les femmes se révoltent », saynète écrite avec des femmes de 18 à 65 ans, lors d’un stage théâtre écriture organisé par l’association Les am’arts et le Centre Municipal d’Expressions et d’Activités Féminines pour la journée internationale de la femme à Orly (94)

 

Départ du premier groupe du haut du public et descendre jusqu’à la scène en clamant ses revendications.

 

Premier groupe :

Le ménage si vous saviez

Le ménage, le ménage

Le ménage si vous saviez

Le ménage

Où on s’le met

Aucu aucu aucune négociation

A bas, à bas, à bas l’aliénation

Vive la révolution

 

Monter sur la scène en continuant, ne s’arrêter que lorsque tout le groupe est en place. Le deuxième groupe enchaine sur l’air de Sabine Paturel « les bétises » tout de suite en partant de la porte en bas de scène. Arrivé sur la scène, chacune retire ses gants en caoutchouc.

 

Deuxième groupe :

Moi, j’en ai marre du ménage

De la cuisine, du repassage

De ton football à la télé

Je crois bien que je vais craquer

L’esclavage c’est terminé

Au CMEAF je vais m’éclater

Tu dis que j’suis jamais là

Qui va préparer mes repas

 

Fallait pas me négliger

Je fais des activités

Au CMEAF avec les copines

Les copines quand t’es pas là.

 

 

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